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Jeannette .
Ma maman est morte mercredi, sa vie
a été faite de combats, pour sa fille, pour
son travail et son indépendance . Toujours
présente pour aider sa famille et au plus près
de ses patients et de ses collègues .
Incomprise parfois, mésestimée souvent,
blessée et meurtrie, elle a pu faire de
mauvais choix, comme ses parents avec elle .
Et même si j'en ai pâti, cela aussi m'a
permis de me construire . J'ai vite su me
protéger en prenant mon indépendance tout en
gardant pour elle une tendre affection . Entre
nous il y avait amour et respect mutuel de nos
choix de vie .
Seule, pendant longtemps, elle fit
sur ses vieux jours la rencontre d'un homme
bon qui sut lui apporter l'amour et la
confiance en elle, dont on l'avait privée .
Je garderai d'elle l'image du bonheur
partagé avec son cher Gaston, mon papa adopté,
toujours présent en mon cœur ,mort trop tôt .
Restait Chouky, le petit chien qui a
courageusement combattu la maladie pendant un
an et qui l'a bien aidée à surmonter son
chagrin .
Quand sa sœur qui habitait à côté
est morte elle aussi, le fil ténu qui la
reliait à la vie, s'est peu à peu rompu .
L'angoisse l'habitait et les peurs oubliées
ont ressurgies .
La voici désormais en paix, et
présente à mes côtés jusqu'au bout de mon
chemin .
J'avais écrit le poème qui suit il y
a cinq ans j'ai eu envie de le lui dédier .
Merci aux amis qui prendront le temps de
s'arrêter pour une dernière visite .
ET QUAND VIENDRA LE TEMPS ...
Et quand viendra le temps de clore les volets,
Je fermerai les yeux . Lors, pourront affluer
Marée de souvenirs, et mystères du repos à venir
Passé et présent fusionneront dans un soupir .
Des images tremblées, vieux rêves oubliés,
Des mémoires d'antan, viendront me rassurer .
Au delà du demain, au delà du partir,Surgira en mon âme l'idée d'y revenir .
L'odeur de tes cheveux et le bruit de tes pas,
De ta main dans la mienne quand je n'y croyais
pas,
Les pleurs et les fous rires tout au long du
chemin,
Et nos complicités, et nos jours plein d'
entrain .
Voici que vient le temps de clore les volets
Allez viens ; tiens ma main, aide moi à passer,
Sèche tes larmes, guide moi, reste à franchir
ce pont,
Dernier pas vers la paix d'un nouvel horizon .
Il te faudra du temps pour apaiser ta peine,
A ce triste fardeau il faudra renoncer,
Des larmes couleront, pluie d'amères colères,
Tu lâcheras ma main, tes larmes sécheront,
Tu pourras me rêver, pardonner l'abandon,
Me porter en ton cœur, me bercer à jamais,
Puis, enfin, tu sauras renaître à la lumière .
Le soleil brillera, éclairant ton chemin,
Je serai là, ombre veillant sur ton destin .
Maïté Chatadieu
30.03.2011
C'est mon amie Martine qui m'a offert
ce très beau texte que je m'empresse de
rajouter à mon hommage à Jeannette, ma maman .
Ne reste pas là à pleurer devant ma tombe
Je n'y suis pas, je n'y dors pas ...
Je suis le vent qui souffle dans les arbres,
Je suis le scintillement du diamant sur la
neige,
Je suis la lumière du soleil sur le grain mûr,
Je suis la douce pluie d'automne ...
Quand tu t'éveilles dans le calme du matin ,
Je suis l'envol de ces oiseaux silencieux
Qui tournoient dans le ciel ...
Alors, ne reste pas là à te lamenter devant ma
tombe ;
Je n'y suis pas, je ne suis pas mort !
Pourquoi serais-je hors de ta vie simplement
Parce que je suis hors de ta vue ?
La mort tu sais, ce n'est rien de grave .
Je suis juste passé de l’autre côté .
Je suis moi et tu es toi .
Quelque soit ce que nous étions l'un pour
l'autre avant,
Nous le resterons toujours .
Pour parler de moi, utilise le prénom
Avec lequel tu m'as toujours appelé .
Ne parle pas de moi au passé, j'existe
toujours ...
Parle de moi simplement comme tu l'as toujours
fait .
Ne change pas de ton, ne prends pas un air
grave et triste .
Ris comme avant aux blagues qu'ensemble nous
apprécions tant .
Joue, souris, pense à moi, vis pour moi et
avec moi .
Laisse mon prénom être le chant réconfortant
qu'il a toujours été .
Prononce-le avec simplicité et naturel,
Sans aucune marque de regret .
La vie signifie tout ce qu'elle a toujours
signifié .
Tout est toujours pareil, elle continue, le
fil n’est pas rompu .
Qu'est-ce que la mort sinon un passage ?
Relativise et laisse couler toutes les
agressions de la vie,
Pense et parle toujours de moi autour de toi
et tu verras,
Tout ira bien .
Tu sais, je t'entends, je ne suis pas loin,
Je suis là .
Juste de l’autre coté .
Nella Ricci
9 juin 2015
(Tous droits réservés à l'auteur)
Tags : amour'mort, vie, present, hommage, pésie' ,
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Commentaires
Bel hommage à ta maman, Maïté ! Je comprends ta peine, ton chagrin mais c'est ainsi, nos parents nous quittent et nous laissent sur la route. Je te fais un gros calin, mon amie. Je penserai à vous deux lundi matin.